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Qu’ai-je fait ! Ô Kmôhoûn, ce n’est plus un sentiment de fureur que tu m’inspires, c’est une haine froide qui voudrait être cruelle ! Par ta faute, par ta laide et honteuse faute, vil sauvage de l’astre de sanie et de sang, Irène est pour moi, perdue à jamais ! Irène ! Irène !

— Ne sois donc pas encore plus imbécile que tu ne l’es d’ordinaire ! me répond le tkoukrien. Tes cris de jeune premier ne feront rien retentir du tout : c’est matelassé, ici ! Tu n’as donc pas vu, triple gâteux, que, grâce à ton « lâche forfait » — (quelle bonne blague !) — grâce à la révolution produite en elle par la terreur et par — disons, si tu le veux, l’indignation — ta « princesse » à peau de cochon de lait est guérie de sa folie. — Tu es, — ou plutôt je suis son « bienfaiteur ».

— Tais-toi, ignoble larve !

— Je ne suis pas une larve ou un « élémentaire », pour me servir de ton langage d’ignare sous-occultiste ; — et tu le sais parfaitement bien. Je suis un homme comme toi, d’une autre planète, — voilà toute la différence, — et d’une planète supérieure à la tienne, bien que la vie qu’on mène à sa surface soit plus misérable.

— D’une planète de cannibales insexués qui ne connaissent que la haine et la peur !

— Si j’ai été insexué, il me semble que je me suis rattrapé cette nuit. Tu ne m’es pas même reconnaissant de la réputation… guerrière que tu me devras entièrement. Tu as charmé Célestine