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nant, me pousse à m’évader « et le plus tôt possible — ou il fera les cinq cents coups ! »

V

Les semaines suivantes, l’atroce Kmôhoûn ne me laisse plus une minute de répit. Ce sauvage de Tkoukra se perfectionne dans l’art de la persécution au point qu’une belle nuit je lui déclare que j’en ai assez, que je vais lui obéir. Tant pis si nous sommes repris, si les gardiens nous maltraitent, si nous subissons toutes les humiliations ! Je ne veux plus entendre cette voix méchante qui m’incite aux plus dangereuses bravades, à des violences, à des révoltes, — et même à de basses et démentes singeries qui me conduiront droit au pavillon des « Agités ».

N’ai-je pas, une fois, quoique j’en eusse, été contraint de danser sur les mains en présence de Léonard qui, pris entre son amitié pour moi et son devoir de raconter mes hauts faits, ne savait plus à quel saint se vouer ?

Un autre jour, n’ai-je pas , malgré moi, profiter d’une courte absence de mon surveillant qui avait laissé la porte de ma chambre ouverte, pour aller faire, en maraude, un tour de jardin, au fond des fameux bosquets où sont les tonnelles ? Dans