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les « cours de jeunes filles » d’une « grande ville » du Nord et pris des leçons particulières d’ « usage du monde » chez d’élégantes dames-professeurs qui avaient, certainement, acquis leurs belles manières dans l’intimité d’automates-pédicures et puisé leur phraséologie en des traités rédigés par des dentistes américains ou des inventeurs d’eaux merveilleuses, habitués à se mirer dans les calvities de diplomates exotiques. — Quand son père déjà passablement lesté de métaux divers jugea bon d’opérer sur une scène plus vaste et d’abandonner à d’autres capitalistes son comptoir des « Guanos artificiels » dont l’enseigne « À la brise des Chinchas » faisait rêver les rares Péruviens-poètes égarés à Panthes, chef lieu du département de Seine et Scarpe, Raoula vint terminer ses études à Paris chez une princesse roumaine (?) ancienne lauréate du Conservatoire de Vierzon, sifflée sur nombre de grandes scènes européennes et devenue directrice d’un externat modèle. Cette école de « perfectionnement » où l’on n’enseignait, à des filles âgées d’au moins seize ans, que la « Philosophie salonnière », la « Tenue select », la « Respectabilité de bon genre » et différentes sciences analogues, acheva de transformer la déjà raide Raoula en un jouet mécanique de premier ordre. On ne pouvait la voir sans éprouver, — selon les tempéraments, — ou une admiration abêtissante ou un immodéré désir de la gifler.

Elle sortit de l’ « Institution Barbaresco » avec