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Il m’est impossible de m’affranchir de la présence de Kmôhoûn ou, du moins, je ne vois aucun moyen de me délivrer de lui.

Alors je vais tenter de m’évader de l’établissement Froin. On m’y a toujours traité de façon assez douce, — (j’oublie intentionnellement Bid’homme dont j’aurai à m’occuper de nouveau, tout-à-l’heure) ; j’y ai joui d’une relative liberté ; j’y ai connu trop peu de temps une femme exquise dont la folie même avait des charmes pour le triste « malade » que je suis ; j’aurais pu m’y trouver presque « fortuné dans mon malheur ». Mais les nuits sinistres où clamaient les voix aiguës, désespérées, des femmes prisonnières, les scènes douloureuses entrevues dans les cours où les internés cessaient parfois, réellement, d’être des hommes pour devenir de terrifiantes brutes, le départ d’Irène qui a eu lieu par ma faute, — est-ce bien ma faute qu’il faut dire ? — m’ont fait prendre Vassetot en horreur.

J’ai donc étudié je ne sais combien de projets de fuite plus ou moins compliqués et viens de m’arrèter au plus simple de tous.

Mais avant de m’expliquer à cet égard il est nécessaire (?) que je revienne un peu sur mes pas, — voulant, — Dieu sait pourquoi !… (on croirait qu’il me plaît, à certains jours, de me faire souffrir moi-même) — voulant, dis-je, relater ici une visite de mon cousin Roffieux, — les scènes qui précédèrent la disparition de ma « petite princesse » — et divers avatars du sieur Bid’homme.