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est un peu tard, ce soir, pour cela. Mais demain, le plus tôt possible, je me ferai un plaisir de vous les amener moi-même dans votre appartement. Je comprends l’ « impatience d’une mère » !

On se croirait à l’Ambigu.

Et dès que le Dr Froin a suffisamment causé avec la pauvre femme, la rassurant, l’égayant même, tout en la « sondant » sans qu’elle s’en doute, l’élégant Bid’homme, plus que galant, prend par la taille la nouvelle pensionnaire et veut à toute force l’installer « bien chez elle » dans l’autre bâtiment.

Mais à peine s’est-il acquitté de sa mission et a-t-il remis sa protégée aux mains d’une infirmière que, — rencontrant dans un couloir la « gardienne-principale », il la terrifie en lui racontant d’horribles et imaginaires traits de férocité qui font de la cousine de M. Frédéric une sorte de cannibale compliquée d’amazone dahoméenne et de sectatrice du Baal phénicien. Il ajoute :

— Vous allez me l’affaiblir, me la calmer, en la purgeant et repurgeant. Et si elle fait encore du « boucan », en avant les vomitifs, la diète, la douche et la camisole, — vous savez bien ! — la joyeuse camisole !

La gardienne, très impressionnée, se décide très difficilement à entrer dans la chambre de la formidable démente qui, déjà couchée, regarde paisiblement une solide infirmière occupée à étendre ses loques mouillées.

Oserai-je, moi, pénétrer dans une autre chambre