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café, gloria et rincette-surrincette si tu te tiens comme un zigue. Enfin nous allons charger : et en route pour la caserne de Vassetot. On n’y sera jamais beaucoup plus tard que neuf heures puisqu’y ya pas plus de trois heures de route pour un bidet de moins de trente-neuf ans ; et tu vois, je compte double pour le tien qu’est plus que de la peau de bottes ; fous-y d’l’avoine, en tout cas, c’est Froin qui paye !!

Mon gardien n’a même pas la peine d’aller jusqu’à la mairerie. Il rencontre à sa descente du fiacre le premier magistrat du bourg, éléphantin paysan au nez bleu orné de narines poilues et aux yeux si invraisemblablement rusés que cela doit lui faire mal de les tenir tout le temps à ce cran d’expression-là.

Léonard l’interpelle, lui raconte sa petite affaire, obtient l’adresse indispensable : « devant l’pus gros fumier, là-bas, à toucher l’bassin d’nôvigôtion » et met le cap sur l’énorme tas d’ordures indiqué.

Il frappe à la porte d’une maison sale mais prétentieuse. Une jeune bonne mafflue, nullement prétentieuse mais plus sale que la maison, grogne qu’il « a de la veine », car M. Frédéric sort de rentrer. — Nous sommes bientôt en présence de M. Frédéric lui-même, un vieux « monsieur de campagne », chétif, louchard et ahuri, déguisé en « chasseur » d’almanach comique ou d’image à un sou.

La salle-à-manger-salon de ce personnage est encombrée de fusils de tous les modèles, de gibecières,