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Je passerai devant la fenêtre de ma « princesse » : Si je puis lui dire deux mots au départ, j’en aurai le cœur fleuri pour tout le temps de ma promenade ; sinon je patienterai un peu et les verdures, les parterres, les paysages du grand parc et les champs prisonniers de murailles s’embelliront de l’espoir que j’aurai de lui parler au retour.

J’ai dû rêver, cette nuit. Il n’y a pas de Kmôhoûn de Tkoukra ; il ne s’est élevé aucun cri du bâtiment des femmes ou si quelques malades très fortement atteintes ont jugé à propos de donner un concert, (— hélas oui ! j’ai encore leurs inhumaines clameurs dans les oreilles ! —) Elle, du moins, n’a pas crié. J’aurai, simplement, été un peu plus fou que de coutume et me serai complu à me terroriser, à m’horrifier moi-même. Belle besogne de dément ! Et Kmôhoûn de Tkoukra ! Elle est bien bonne, celle-là ! Quelle imagination ! Voilà que je découvre des planètes, que je deviens un douchable Leverrier de cabanon ! C’est abracadabrant !

— Pas tant que cela, me répond très tranquillement Kmôhoûn auquel je reconnais maintenant une sorte de voix psychique, féroce ou calme, « pas si abracadabrant que cela puisque je demeure ton très dévoué pensionnaire tout joyeux d’avoir à nous féliciter l’un et l’autre de l’excellente santé de notre carcasse. Hein ! quelle joie d’être débarrassés entre nous de l’absurde : « Comment vous portez-vous ?  » qui se dit jusqu’à Tkoukra !

J’avoue que j’éprouve un désespoir profond, si