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PÊCHEURS

Exquisement prometteuse de l’horizon
Qui sépare le ciel connu, lourd et fumeux
D’un azur neuf brillant d’exaltantes féeries ;
Et ils sentirent la caresse duvetée
Des hautes brises,
Frôlèrent les neigeuses théories
Des nuages qui cheminent dans la clarté,
Si changeants, bien que si lumineusement calmes ;
Puis attirés par le trouble affolant
De l’Océan de béryl, berceur de leurs âmes,
Ils descendirent, voluptueusement lents,
Et enlacés par une houle nonchalante
Qui monte, douce, et, plus douce, retombe,
Pêchèrent longuement des reflets et des ombres.