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LIED


Pour Myriam Harry.


Schumann, ô vous le pur musicien des âmes,
Qui m'avez fait connaître la mienne, en des soirs
Où des oiseaux volaient, tristes aux promontoires
De baies sombres et glaciales aux longues lames, —
Vous qui m'avez appris les flous rêves changeants
Des ruisseaux pâles sous des fumées de feuillages,
Et les reflets mornes ou fulgurants
De psychiques océans verts ou noirs d'orage,
Que troublent de menues houles farouches et lentes
Schumann vous qui révéliez des jardins perfides
Où l'âme des rosiers inspire un faux amour
Pour les fées roses et les sylphides
Qui se rient de nous en l'excelse eau bleue du jour,
Là-haut dans les chauds et brillants abîmes,