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« Aux parfums, seuls tyrans absorbant l’Etendue,
« A l’âme d’« Inconnu » par les airs emportée
« Dans un sauvage élan de liberté sapide,
« Où senteurs, espace et lumière se confondent
« En deux intérieurs à l’Être qu’ils inondent
« D’immense bonheur vert et bleu dans l’or tépide,
« — Un doux frémissement torturant lui rappelle
« L’existence étrangère et liée à la sienne, —
« Chère, — et qui s’imposa par la force cruelle,
« Qu’elle accepte sans joie et conçut dans la haine,
« Germe éclos de sa sève et d’une sève hostile :

« Et sous les bouquets noirs en sinistres fusées
« Voici pencher, blancheurs lividement rosées,
« . Floraison maigre, exsangue et comme contractile
« Dont les plantes de jais étreignent L’atonie
« Dans un embrassement aux mortelles brûlures,
« Des corolles gardant d’exquises ciselures
« Jusqu’en le reploiement et jusqu’en l’agonie :

« Mais là-haut, effleurant les cimes des verdures.
« S’épanouissent de prodigieux calices,
« Nés du rapprochement des bulbes ennemies,
« Captant les feux du ciel de leurs pétales lisses
« Qui ne tamisent plus que des clartés blêmies,