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« Tout semble irréel, fou, dans tes forets magiques
« Au jour d’intérieur d’émeraude changeante
« Où les oiseaux connus deviennent chimériques
« Joyaux volants, rubis et perle chatoyante !
« — Mais dans le flot planant des branches et des palmes
« Des rieurs géantes, des lianes ilex lieuses,
« Tel calice ou rameau des époques heureuses
« Qui vivait isolé dans des flores plus calmes.
« Telle senteur qui tut moins brusque et plus précise,
« Qui lut l’accent parlant et net d’un paysage
« Et s’accuse, même en la touffeur indivise, —
« Est comme un familier et consolant présage
« Pour les simples esprits à logique ignorante :

« Puisque des grains de terre ont traversé l’abîme
« Et projeté dans la nature différente
« L’immuable produit de leur essence intime, —
« Puisque leur floraison jaillit, plus vigoureuse
« Dans le pullulement des espèces hostiles,
« Pourquoi la Race neuve, éprouvée et séveuse