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« Oh quand fumaient, au loin, le soir, les huttes brunes,
« En le trouble hyalin qui montait des lagunes,
« La chaleur au cœur de se sentir attendue !…
« … La pression des bons vieux bras qui vous étreignent,

« La douceur d’être aimée et d’être défendue !…
« … Les intimes parfums du foyer dont s’imprègnent,
« Comme d’une âme tiède, amie et rassurante
« Les objets familiers qui meublent la mémoire !…

« La futaie isolée, âcrement odorante
« D’une exquise senteur étrange et « comme noire »
« Où se hasardent seuls les prêtres et les vierges, —
« — Où volète, à grand bruit, un esprit invisible
« Qui sème, dans un jour d’abîme, sur les berges
« D’un lac nocturne où tremble un astre noir, terrible,
« La noire fleur au suc de pourpre violette,
« Philtre vivant qui rend la peuplade invincible ?…

« O la futaie aux troncs carbonisés, squelette
« De futaie, où le feu de l’Oricha sinistre,