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« Sous la mince paroi de planches résonnantes, —
« Frôlant presque le calme élyséen des siestes,
« En la nuit oppressive aux épaisseurs gluantes
« Où fermentent les malarias et les pestes,
« Toute une humanité, pêle-mêle enfouie,
« Qu’amalgame l’Etroit de la sinistre caque,
« Inerte et rompue — et de noirceur éblouie
« S’affole dans l’horreur pesante de l’Opaque.

« De l’air ! du jour ! » — Mais les bourreaux ? La peur ? « Qu’importe !
« Respirer ! Voir ! » Après ?… « Tant pis ! La fusillade !
« Les buissons flamboyants des piques ! La noyade !
« L’angoisse a jugulé la peur, — la peur est morte ! »

« Et la « pâte » de corps tassés, un instant forte
« De la cohésion d’affres exaspérées,
« Flot nocturne de poings, de genoux et de têtes,
« Lame de fond de sourdes tempêtes,
« Bondit vers les clartés brusquement espérées.

« Le lourd panneau scellant le cachot se soulève
« A l’assaut déferlant qui défonce et qui brise ;
« Voici luire un fil d’azur tremblant de brise,
« Qui contient toute béatitude et tout rêve,
« Une bare menue, un rivulet, un fleuve
« Du divin Bleu vital, source des Energies