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« D’un Monde qui la fuit et qu’elle renouvelle, —
« Force vive que capte un lointain sol vorace.

« Et tandis que le flux gaspillé de sa race
« S’épanche de son sein, grandit et ruisselle
« Sur la brousse qui cède et la moisson qui germe,
« Elle pressent, triste et réluctante marâtre,
« Sous le mur de vapeurs miroitantes qui ferme
« L’Incertain houleux et bleuâtre,
« Le navire de proie atrocement rapide,
« Le ravisseur ailé, guetteur de chair humaine,
« Chair à labeur, chair à carcan, toute tépide, —
« Engrais à prix réduit pour un coûteux domaine.



« Et sous la laque pourpre et grêle des sillages
« Des chaînes d’ossements ont relié les plages



« Les voix des tambourins, rauquantes et cuivreuses
« Grondent comme la mer contre les cales creuses…