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Frôle sèchement les minces persiennes
Où criaille une voix de fausset.
Toute la vie éparse aux frêles boiseries
Chante, voisine pour une oreille qui sait.
Et tournoyante en ses agaceries
La fine yole si longue à revenir
L’emporte, bruissante, — et chère, — et familière,
Peut-être aux gouffres gris et flous du souvenir :
Flous, non pas, — voici, nette en la demi-lumière
Chaude, que filtrent les lamelles des volets
Qui s’embrasent, — comme en cornaline, —
Comme en pétales de chrysoprasins œillets, —
La chambre tout embaumée et câline :

Voici les meubles aux reflets sourds de cobras,
Le lit bas, — ouragan dans les neiges. —
Les gaules, les foulards qui fleurissent les siège :
Et tels qu’un vénéneux parfum dedaturas, —
Après tant de mortelles années, —
Ce doute frigide et consumant,
Cette inquiétude en les charmeuses journées,
Tout cet « Incertain » de pressentiment