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Le phare assez grincheux de la Place Bertin ?
Que Zaza, la « brune » au teint ravenelle
A la peau fraîche comme un bouquet, au matin,
A l’âme — d’arc-en-ciel trouble — de gitanelle,
Ou de fée ivre des suavités de l’air.
Qui pleurait pour une chanson « trop belle »
Ou se convulsait, — pour un mot, — d’un rire amer
Que ponctuaient des cris aigus de rage folle ?
Que la gamine qui fuyait — comme s’envole
La libellule, au ras des touffes de roseaux, —
Dans la cour aux murs bas dominant les « accores »
Aux gros pavés de « roche » ivorins et sonores
Où dansait le reflet bleu, tremblotant, des eaux,
Où se répercutaient, la nuit, les chocs des lames, —
Et là, dans la blancheur frénétique des flammes
Tombant du ciel, montant du sol éblouissant,
Où s’évaporait le cobalt pulvérescent
Des ombres d’un balisier, flottantes,
Exaspérait les trajectoires éclatantes
Des anolis, bijoux d’or vert incandescent,
Ou criait d’amicales injures
Qui ricochaient languidement sur la tiédeur
Lisse et lourde des flots solaires en torpeur
Vers les voiliers mastocs aux inertes matures
Endormis sous l’éternel Eté,
Dans le demi-jour frais par les tentes bluté,