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Grinçante en les naseaux de fer des écubiers.
Et les moutons errants qui paissent sur la dune
Se tassent à l’abri frissonnant des halliers,
Sous le vent rebroussant leur toison beige ou brune.



Clairsemés, des pécheurs aux « cirages » battants —
Que l’on ne voit qu’aux jours farouches de bourrasques,
Toujours enfuis aux bleus perlés et miroitants,
Courant sur les bancs clairs des croisières fantasques,
Ou terrés dans la nuit fumeuse des taudis, —
Sur les buttes de sable, incrustés et raidis,
Surveillent leurs bateaux mouillés loin dans les passes.
— Et comme le canot range les pointes basses,
Rasant les coteaux bis piqués de joncs marins
D’où se détachent sur étain les silhouettes
Claquantes — des guetteurs obstinés et chagrins,
Sinistres sous le vol livide des mouettes,
L’« isolé » qui bataille avec son toc mouillé,
Songe, naïf, que ces haillonneuses statues
Le devinent, peut-être, et prennent en pitié
L’équivoque rôdeur des ravines perdu
Ou qu’une Seule a « Su », qui n’a pas oublié