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— Il est bien seul avec le vent du large, — amer, —
Pénétrant les cloisons de l’haleine marine ;
Et sur le manuscrit micacé d’eau saline
Miroitent les yeux pers et railleurs de la Mer.



Mais, ensevelissant la lointaine relique
Dans le frêle tombeau du vieux meuble effondré
Il découvre ces vers d’un feuillet égaré
Que cerne un trait puissant de l’encre chimérique :

« Si l’amour qui franchit les gouffres est menteur
« Quand il hante, plaintif, l’âme qui le repousse
« C’est un perfide, aussi, que l’oiseau migrateur
« Qui fuit les bois du Sud et la floraison douce
« Des bosquets roses où vont giter les ramiers
« Et la feuille roulée en nid qui le recueille,
« Cherchant au Nord pâli les vieux murs coutumiers
« Et la fenêtre amie où bat le chèvrefeuille,
« Et le lierre noir bruissant du frôlis
« Des églantiers grimpants et des volubilis… »