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La sente en pleins blocs bruts, où cliquette une source
Qui bouillonne et sautelle et rejoint dans sa course
Poudroyante, — le vol des embruns lumineux.
Pus haut, la mousse frise et tapisse les pentes
Sous les verdures aux tiédeurs enveloppantes
D’où filtre en tournoyants paillons, l’or bruineux
Des Espaces.

Au cœur d’un bouquet de fougères
Qui s’empanachent — courts palmiers moins plumuleux, —
Une case de chaume et de lattes légères,
Telle qu’on rêve, en son isolement joyeux,
La paillotte de l’Inde ou des forêts malaises,
Se tapit en la sylve étroite des falaises,
A l’abri du galop balourd et saugrenu
Des bestiaux errants et des brutes humaines.

La porte basse, sous les liserons amènes,
Larges veux bleus, riants pour l’hôte bienvenu,
A cédé sous l’effort des bises hibernales
Qui raclent les ravins en trombes infernales.

Pourtant, l’air semble encore alourdi des parfums
Qui hantaient ses cheveux aux profonds ambres bruns.
Toute la pièce exhale une atmosphère intime
Qu’il a connue : Il sent qu’il peut aller, sans crime,