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La brume fume encore en fantômes drapés
De longues traînes de gaze mauve, onduleuse ;
Et lorsque le dernier monte dans la tiédeur
Diaphane, nacrant l’exubérante brèche
Qui taille et blottit, dans l’humide profondeur
Des fervides rochers, comme une oasis fraîche,
La forme lente qui se diapré au soleil
Et flotte, évoluant sous un nimbe pareil
A ceux des Saintes, aux Sanctuaires mystiques.
Prend la langueur et les grâces énigmatiques
De Celle qui voulut, pour requiem, le chant
Inconsolablement serein de L’Océan
Et pour lieu de repos les bois mouvants des plages :

Peut-être a-t-elle aimé ce coin d’ombre frôlé
D’un souffle d’Inconnu, — le Soir vert des feuillages,
Dans le sauvage éclat du grand Vide perlé !…

Va-t-il, en abordant à la falaise accore,
Savoir l’occulte Sens de l’apparition
Pourquoi vaine ? — Cueillir avec dilection
Quelque secret qui la rendra plus chère encore ?

Vers la faille au bosquet marin qui le ravit
Laissant porter sa barque au flux vif des vaguettes
Où le ciel onde sous des béryls en aigrette
Il accoste aux parois de granit et gravit