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À l’élan du canot qui le double — et les folles
Mouettes volent comme une écume de l’air.
Défiant le géant qui déchire les vagues
De son brusque éperon d’acier rougeâtre et clair.

Déjà le large étreint la barque de ses vagues
Chatoiements bleus — qui font des halos indécis
Liquidement glissants, embrouillés en lacis
Arachnéens — de rais éblouissants qui dansent
Comme élastiques, — se calment et se rélancent
Sur le blanc miroitant du bordage verni,
Au clapotis fantasque et berceur de la houle
Dont le scintillement ruisselle, mousse et roule
Glaçant l’azur de rets souples d’argent bruni.



L’hôte est bien seul dans l’air acre et libre qui saoule,
Sous sa voile qui bat et s’enfle en se plaignant ;
Là-bas, une île est comme un flocon qui s’irise ;
Un grand voilier spectral oscille en cheminant,
Dressant de hautes tentes bises dans la brise ;
La terre proche est un cristal s’illuminant
Comme en songe ; — pourtant, au creux d’une « veilleuse »
Plus précise avec ses arbres d’un vert épais,