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D’un sillage luisant et mince, au frisselis
Coupant, d’où gicle, bref, un bouquet de paillettes.

De longs sentiers de bois aux voûtes violettes
Pivotent, découvrant leurs lointains de taillis
Devant le glissement de la yole filante.

Parfois, sous l’épaisseur moite des frondaisons,
Se devinent de noirs conciles de maisons ;
De loin en loin cligne une étoile vacillante,
Qui grandit, — vitre d’or que sabrent des rameaux
Et qui jette un clinquant d’irradiants émaux
Sur quelques feuilles, — dans la masse ténébreuse ;
Puis s’enfonce en cillant dans l’ombre vaporeuse,
Œil rouge et triste, ouvert aux soucis du matin,
De flamme plus vivante en sa mélancolie
Que le jour qui s’allume au vitrail incertain
La foret fuit — et c’est La falaise polie,
Rose à peine, — et la plage étroite aux rocs pourpres
Où les tamaris nains tremblent et s’échevèlent,
S’entrefouettant de leurs ramilles qui s’emmêlent,
Fils de souple corail à reflets mordorés,
Sous les premiers rayons, obliques flèches molles.

Les flots crêtes de blanc bouillonnent à l’assaut
Du cap qui vire, ainsi qu’un monstrueux vaisseau,