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IV

La brume se déroule en troubles mousselines
Lâches, d’argent fumeux broché de fleurs lilas
Et lustre d’un brillant mouillé les cornalines
Des branches fines, la blondeur des chaumes plats
Et le satin crépu des croupes des collines :

En l’écrin sombre des gros arbres arrondis
Qui retiennent la nuit sous leur velours, — la baie
Semble, aux derniers frissons de la houle tombée
Un diamant vivant aux feux pâles verdis :
Dans le ciel veiné d’une opaline marbrure,
Le soleil transparaît en vitrail flou, teinté
De topaze mourante et de rubis lacté ; —
La barque va, rayant l’eau froide, comme dure,