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Traînant ses remords las et ses pensers navrés
Sous la menace des nuages bas, cuivrés,
N’osant pas plus songer à la neige odorante
Des lys, des blancs rosiers de ses amours d’antan
Qu’aux divines fraîcheurs de son âme d’enfant,
N’a-t-il pas, tout à coup, respiré, — pénétrante.
Comme un soupir floral plein de compassion,
Une haleine des temps chers d’adoration,
Albe, emparadisante, — oh ! jamais dissipée,
Malgré la faim d’aimer assouvie et trompée !



Tels les effluves d’or tiède et de miel ambré
Des solaires genêts, dans les midis limpides,
S’émanent à regret, légers, presque timides,
Aux touffeurs des jasmins et de l’œillet poivré,
Et s’épandent en la nuit torride, accablante,
Comme opaque, sans un sourire d’astre aux cieux,
Sapides et violemment délicieux,
Réexhalant, parmi la flore somnolente.
En fluide qu’oïl sent avoir été vermeil,
L’âme embaumée, — et qui sait ?… tendre ?… du soleil.