Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée

… Et son nom de piteux poète bafoué,
Victime d’un vain, d’un imbécile caprice !

Erik ! Tel fut l’absurde oriflamme cloué
Sur l’être souffreteux, — de face inséductrice
Et grognonne, — débile et gauche, un peu tortu,
L’écolier orgueilleux, brave et souvent battu,
Le timide, rêvant pour revanches futures
De lointaines, de surhumaines aventures
Et quasi-mort après quelques milliers de pas,
Le barde envasé dans d’immondes écritures
Par des brutes qui lui mesuraient ses repas,
Industrielles et commerciales hures !
Le tendre qui s’en fut, — matelot par dégoût,
Singe paralysé des natures gluantes,
Voguer vers l’Idéal sur des barques puantes
Portant aux Noirs le « schnick » folâtre et l’ « alougou »,
Le Tibulle raté qui rima des réclames
Pour le « Fard Virginal », le « Savon Trompe-Faim »
Ou les bonbons, fougueux ténors d’épithalames !
Le « Vieux de quarante ans, » par hasard riche, — enfin,
Exultant de l’accueil d’une morte fantasque,
Si dédaigneuse du chétif héros northman,
Jeannot, Hilarion, Barnabe, Lafleur, Basque,
Tartempion, Médor, — soit ! — Mais Erik !… Vraiment ?…

Tout le passé renaît, humiliant et rude,