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Toute plate au milieu des brisants et des flaques
Qui miroitent aux longs rayons jaunes pleureurs,
Sous l’effilement des sanguinolentes laques…

Au loin, dans l’épaisseur des bois, sur les hauteurs,
Une clameur bondit et flotte — et se prolonge,
Martelant les échos rocheux, — de pic en pic :
Et quand L’ultime cri se répercute et plonge
Du dernier roc côtier dans les Terres de Songe,
Il acclame le Jarl Erik : « Hurrah, Erik ! »



Erik ! — L’hôte du calme eden feuillu des plages
Pose le livre sur les ondes du gazon
Qui chatoie aux émaux changeants de l’horizon
Et rit tout bas, d’un rire acre d’anciennes rages :
Erik ! Le nom casqué, barbare et triomphant,
Evocateur du sec frisson d’armes grinçantes, —
De noirceurs de sapins, — arêtes rebroussantes
Dans le gel, — aux appels d’un sauvage olifant, —
Aux cliquettements clairs des glaçons qui bleuissent,
Des antennes de mâts crissantes, où se hissent
D’étranges flimmesqui claquent dans le vent froid ;
De croisières cinglant dans les limbes poli,
Sous la fauve pâleur du soleil qui décroît !…
— Le nom de rauque gloire et de reflets stellaires