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Par les troubles hauts-fonds d’algues enchevêtrées,
Au glauque — et pers — et flou crépuscule vitreux
D’opalescentes émeraudes mordorées, —
Et vaguent, — « dans la mort encore aventureux »,
Déchets humains, limon futur des îles vertes,
Ou victimes aux dieux affreux des mers offertes !

Qu’importe ce qui flue et s’abîme, dissous,
Dans les gouffres d’oubli des informes dessous,
Quand s’affirme le but fuyant et séculaire !

Dans les esprits tendus vers le sol dévoilé
Surgit la vision tumultueuse et claire
Du rivage désert sonorement peuplé ; —
De ports, lançant leurs mâts en flèches lumineuses
Vers les sommets plantés détours vertigineuses ; —
D’entassements de toits irisés de soleil,
Titanesques cités, montant dans l’air vermeil.
Floraison de la Race et son apothéose !…



Sur le feuillet, poudré de micas scintillants,
S’allume comme un bref et pur flamboiement rose
— Et le poème en vers de fer brut, sautelants :