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De pointes basses qui se tordent en aspics,
D’écueils de jais, dressant de hautains monolithes, —
Titans de Hell, debout sur le remous des eaux,
Impassibles et terrifiants Satellites, —
Se projette, infrangible, au devant des vaisseaux,
Les Vikings, rués vers les avenirs sublimes, —
Ivres, — gardent au cœur le reflet d’or des cimes.



Qu’importent, maintenant, l’ouragan, — les assauts
Des nuits tragiques dont vibraient les coques frêles,
La ronde en trombe des lames et le vortex
Des écumes, blancheurs froides, surnaturelles,
Le mât strident crachant du feu comme un silex,
Les chocs tintants et lourds d’épaves bondissantes,
Adieux et glas des nefs voisines, périssantes, — …

… Et tous ces compagnons vivaces et brutaux,
Pleins de joie outrancière et d’appétits de bêtes,
Qui s’élançaient déjà vers les sauvages fêtes
Du Triomphe, sur les pavois monumentaux,
Saoûls de sang ruisselant, de plaintes savourées !

… Et qui flottent parmi les poulpes, les calmars
Avides et gluants, — monstres de cauchemars,