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À la proue, embellis d’un espoir orgueilleux,
Penchés sur la splendeur qui fuit et se rétale
Fulgurante, — les durs Vikings rivent leurs yeux
A des points bleus tachant la gloire occidentale :

… Chaîne d’îles qui tend sa herse de récifs,
Caps d’Erèbe dressant leurs formidables crêtes
Ou molles plages aux festons persuasifs,
Sinueux, découpant des rades toutes prêtes^ —
— Ces macules d’azur sur le couchant divin,
Ce sont peut-être ces Terres des Prophéties,
Obscurément, pendant des siècles, pressenties,
Et qui se dérobaient comme un mirage vain
Dans le brouillard strié de soleil des Légendes !…



Est-ce le continent énorme et fastueux, —
Monts d’améthyste ombrant les topazes des landes, —
Qui constelle ses bois d’astres capricieux,
Fleurs de diamant rose et d’or mauve en guirlandes, —
Que gardent, empennés d’éclairs, — volants, — rampants,
Tels que les dépeignait un candide grimoire, —
Effroyables, — moitié vautours, — moitié serpents, —
Des Êtres d’airain rouge aux yeux de flamme noire ?