Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
- Pour lui, toujours hanté des funèbres soirées
- Où de rousses lueurs tachaient les brouillards froids :
- Horreur du lendemain, pressentiments sournois,
- Remords, fébrile effroi de haines ignorées,
- S’envolent dans l’air pur, divinement ami ;
- Et la journée heureuse, oubliée à demi,
- Douce et vague — et toute rassurante,
Se repeint comme sous un voile pailleté :
- L’Avenue au frais matin bleuté
- Frémit de sa feuillée encore transparente ;
- Dans le hâvre, de lents bateaux — comme engourdis,
- Noirs, laqués de soleil — et les flancs rebondis
- Tanguent languissamment sur l’eau de perle verte...
- — Puis une sente qui s’enfonce, recouverte
- De sveltes branches en arceaux,
- Doit mener dans la nuit d’émeraude féerique
- Vers des clairières où dorment de vieux châteaux
- Dont le reflet tremble, mélancolique.
- Dans les regards d’étangs bruns cillés de roseaux.
⁂
- Mais la voûte s’élève en dôme que fleurissent
- Des ajours de pervenche — et voici que blondissent