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Evocateurs d’hiers pleins de grisante extase
Trop éphémère, qui meurt en slnsinuant
Et plus inexplicable en son charme fuyant
Qu’un chant rose, embaumé, dans des brumes de gaze. —

Il sent qu’il l’a, — mais quand ? — vue avec d’autres yeux
Que ceux qu’a fait pleurer sa tendresse hautaine, —
Par quels albes éclairs de rêves merveilleux ?
Dans quelle délirante atmosphère incertaine ? —

Est-ce elle qui nimbait ses bonheurs d’écolier
Au vague sentier bleu troublant et familier,
Sous les dômes de fleurs de jardins improbables,
Devant les Océans aux houles de clarté
Où voguaient comme des corolles adorables
Les nefs de ses désirs vers le port enchanté ? —
Est-ce elle qu’il suivit dans la mélancolie
D’espaces où planaient des regrets imprécis
Comme de lents oiseaux par vols las, éclaircis,
Reflétés aux remous de fleuves d’eau pâlie ?…
— Qu’il rencontra, debout, au seuil des vergers noirs
D’où glissent des touffeurs si douces et traîtresses, —
Près de lacs d’oubli, purs et sommeillants miroirs
Dont ensorcellent les captieuses tristesses, —
Dans le vertige, au bord de gouffres opalins
Où les vapeurs de grèbe aux tournoiements câlins