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Qu’on se rappelle avec une âpre volupté,
L’ont souvent porté vers la Reine de leurs reines
Jusqu’à leur gouffre aux flots de harpe murmurants,
Leur Océan de perle en du soleil dissoute…
Et c’était ELLE encore, Elle aux yeux transparents
Plus sévères et plus lointains, mais ELLE toute

Et même en ce moment, contemplant le cap d’or
Blond et rougeâtre, aux pins sombres que le vent tord,
Dont l’autre versant cache un secret de SA vie
Et dont un rai d’automne auréole un sommet,
Ne sent-il pas en lui, le seul qui l’ait suivie
Après la mort, sous les grands arbres qu’elle aimait
Qu’elle lui parle bas de sa voix adorable
Plus divine qu’aux jours enfuis, mais immuable ;
Et qu’en l’éclat solaire adouci des murs vieux
Qui réchauffent, après tous les deuils des parterres
La ravenelle rousse et les pariétaires, —
Sous les figuiers aux troncs blanchâtres et soyeux
Dont le feuillage cher aux pâleurs de la lune
Aux sourires d’étoile ou de soleil levant,
D’un lustre si profond près du songe mouvant
De L’endormeuse, de la magique lagune, —
S’envole des gazons secs en poussière brune,
Sous l’adieu des géants Ormes tout dépouillés, —
Elle redit des mots connus — mais oubliés, —