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Délicieusement triste au midi cendré,
Le golfe roule au loin ses flots laiteux d’absinthe :

Dans les sculptures du palais rose ajouré,
Plus mignonnement fine — et d’un travail plus rare,
Ses boucles d’ambre et ses narines de Zingare
Frisantes au long vent d’automne du Lido,
Donna Lisa s’encadre — et les plis du rideau…

… Mais le rêveur sent bien que sa raison s’égare
Et que ses souvenirs et ses rêves tondus
En un nuage si beau que l’éther s’oublie
L’entraînent aux charmants royaumes éperdus
Où l’aspiration s’azure de folie…



Mais toutes, — qu’elles aient fleuri dans le Réel
Ou viennent d’un Eden encore inabordable,
Conservent en leur « être » un trait essentiel
De la divine, de la froide Inoubliable :
Chacune est un détail de sa perfection ;
Même celles qui n’ont qu’une grâce brutale
Ravivent sa tristesse avec ion
Par quelque : la pure « Fatale » ;