Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Presque noire en ces clairs Troubles — et trop précise,
Une branche berçant des fleurs de lait rosé, —
Malgré l’inachevé mousseux de leurs pétales,
Le lumineux halo qui nimbe sa vigueur,
Evoque un autre Monde aux grâces plus brutales, —
Peut-être hostile, car, en sa rude langueur,
L’éventail monstrueux semble agiter de l’ombre…


..... La floraison rivale, épanouie au flot,
Plus intense mais plus éphémère, se clôt,
Fanée en un moment — et se dissout — et sombre…


… Un grêle serpent d’or que l’on dirait mouillé,
Glacial, — rampe sur une dune houleuse…
— Et captif dans le cadre étroit et désolé
De la fenêtre, où va poindre un givre étoile,
Le soir frissonne, comme une rose frileuse.