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Les nuits d’extase ardente et presque douloureuse, —
Par les bruissements des sylves en émoi,
Le vertige hors du possible et hors du Soi,
Entre les bras de la satanique amoureuse,
L’étouffement sous une haleine de brasier, —
Tandis qu’horrifiant, ivre de frénésie
Ou d’une atroce et monstrueuse jalousie,
Le dieu-serpent bondit dans son temple d’osier !



Fraîches des tons charmants et faux des porcelaines,
Les maisonnettes d’un faubourg australien,
Loin de la cité-monstre, orgueil des claires plaines
S’égrènent sous un ciel toujours aprilien,
Le long des « lanes » tout fleuris de bosquets roses.

Les feuillages pointus et les tours grandioses
Des gommiers blancs vêtus d’un métal satiné
Montent dans le cristal de l’air illuminé.
Riant de force jeune et d’allègre vaillance :
Des arbustes, bouquets de souples fers de lance
Retombent, archets des glaces des « bow windows »,
Qui vibrent, — musique hyaline en le silence —