LE SAVANT AMÉRICAIN.
À CAMBRIDGE, LE 31 AOÛT 1837
Je vous salue à l’occasion de la rentrée de notre
année littéraire. Notre anniversaire est celui de l’espoir
d’espoir et, peut-être, pas assez de travail.
Nous ne nous réunissons pas pour des jeux de force ou d’adresse, pour
la récitation d’histoires, de tragédies et d’odes,
comme les anciens Grecs ; pour des débats sur l’amour
et de la poésie, comme les Troubadours ; ni pour
l’avancement de la science, comme nos contemporains
dans les capitales britanniques et européennes. Jusqu’à présent,
nos vacances n’ont été qu’un signe amical
de la survivance de l’amour des lettres chez un peuple
trop occupés pour s’adonner aux lettres. En tant que tel,
il est précieux comme signe d’un instinct indestructible.
Peut-être le temps est-il déjà venu où il devrait être,
et où il sera, autre chose ; où l’intellect paresseux de ce continent sortira de ses couvercles de fer, et comblera l’attente
différée du monde avec quelque chose de mieux
que les efforts de l’habileté mécanique. Notre jour,