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et que le tableau est agréable, quoique vous l'ayez vu depuis vingt ans!

Dans ces cas, par des moyens mécaniques, on suggère la différence entre l'observateur et le spectacle, entre l'homme et la nature. De là vient un plaisir mêlé de crainte; Je puis dire qu'un faible degré du sublime est ressenti du fait, probablement, que l'homme est ainsi averti, que, tandis que le monde est un spectacle, quelque chose en lui-même est stable.

2. D'une manière plus élevée, le poète communique le même plaisir. Par quelques traits, il délimite, comme sur l'air, le soleil, la montagne, le camp, la ville, le héros, la jeune fille, non différente de ce que nous connaissons, mais seulement soulevée de la terre et à flot devant les yeux. Il désolidarise la terre et la mer, les fait tourner autour de l'axe de sa pensée primaire, et les dispose à nouveau. Possédé lui-même par une passion héroïque, il utilise la matière comme symboles de celui-ci. L'homme sensuel conforme les pensées aux choses; le poète conforme les choses à ses pensées. Celui-là estime la nature comme enracinée et rapide; l'autre, fluide, impressionne son être. Pour lui, le monde réfractaire est ductile et flexible; il investit la poussière et les pierres avec l'humanité et en fait les mots de la Raison. L'imagination peut être définie comme l'usage que fait la Raison du monde matériel. Shakespeare possède le pouvoir de subordonner la nature