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subjuguer tout ce qui leur résiste. C’est la vie même, et devant cet effroyable conflit, nous sommes à peine dépaysés. Que de rapprochements, que d’identifications même il suggère.

On sent ce qu’une pareille matière offrait de favorable à un talent aussi varié dans ses moyens que celui de M. Louis Bertrand. Il a la profondeur et il a l’éclat, le don de composer, d’analyser et de peindre. Ses personnages sont d’une vie incomparable ; ses dialogues pleins de substance et de mouvement, ses descriptions, d’une intensité, d’un relief, d’un coloris puissant qui supportent le grand souvenir de Flaubert. Des pages comme la descente aux mines de Sigus, la chasse du légat Macrinius, ou encore la visite de Cyprien à la villa de Cecilius sont des pages de premier ordre. Mais c’est peut-être plus encore par le dessein et la portée générale