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en construction et aux marchands d’équipement scolaire ! »

— « Je dis tant mieux, reprit Francœur, parce que si vous avez les moyens de bâtir tous ces édifices et de les doter, la jeunesse en bénéficiera. »

— « Ces moyens, les avons-nous ? Aussi longtemps qu’il ne s’agit que de bâtir de ces merveilleux Taj-Mahals de la Science, nous semblons toujours avoir de l’argent. Mais où il devient difficile d’en trouver, c’est quand il s’agit de rémunérer les professeurs. Songez tous les deux que les professeurs sont une engeance qui s’obstine à vouloir, à tout prix, gagner raisonnablement sa vie à enseigner ! C’est incroyable ! »

— « Je vous écoute parler d’argent et vous préoccuper d’en avoir, reprit le diable. Je ne vous comprends pas ! Vous dépensez des sommes incroyables à la Régie des alcools ; vous ne manquez pas d’argent pour parier aux courses, pour assister aux combats de boxe, de lutte, aux parties de hockey. Oui ! Vous payez des sommes folles, pour aller voir courir des canassons drogués ou voir des joueurs ou des lutteurs qui n’ont d’intelligence que dans les pieds. Vous enrichissez à plaisir une horde d’exploiteurs et de parasites… et vous n’avez pas d’argent pour payer vos professeurs et faire instruire vos enfants ! »

— « Ah, monsieur le diable, c’est dur ce que vous dites là, mais c’est si vrai », remarqua Francœur.

— « Et dire que dans toutes les grandes envolées de nos orateurs, il y a tant de merveilleux couplets sur les beautés de l’instruction, fis-je remarquer à mon tour. Le plus cabochon de nos