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Fanny offrait au berger une tasse de café.


CHAPITRE VII

Marine et Thomy.


Le berger et son filleul passèrent ainsi deux années ; ils couchaient dans de petites cabanes roulantes, et l’on apercevait rarement l’un sans l’autre.

Lorsque le troupeau paissait aux environs, Thomas s’en venait encore de temps en temps causer avec la dame des Pins, qu’il consultait à propos de tel ou tel remède pour ses bêtes, parlant aussi des pays lointains, s’intéressant surtout à M. Ferdinand, aux nouvelles du commandant et à la petite fée.

Le berger appelait ainsi Marine, à laquelle il apportait toujours un présent ingénieusement fabriqué par lui ; aussi était-il reçu avec des cris de joie lorsque, suivi de Pastoures, il entrait au manoir à des intervalles inégaux. Le chien faisait mille fêtes aux enfants. Alors c’étaient des jeux, des éclats de rire dans le jardin ou bien dans la cuisine, où Fanny offrait au berger une écuelle de soupe et une tasse de café noir.

Le grand Charlot riait d’un bon rire en regardant l’ami Thomas qui ne restait pas longtemps, et, après son départ, le neveu disait à sa tante : « Je sais bien que je ne suis pas rusé, mais tout de même Thomas vieillit beaucoup, je le vois, et ça me fait gros cœur.