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Son compagnon l’avait frappé.


CHAPITRE VI

Enquête infructueuse.


Le mystère devait rester impénétrable à propos du navire perdu sur le Nez-de-Jobourg ; toutes les épaves recueillies se bornèrent à quelques planches et à quelques tonnes brisées ; sur les premières point de nom de bateau ; nulle part aucune trace d’écriture ne put être découverte. Les contrebandiers, nombreux en ce temps-là, et les riverains, tous plus ou moins pilleurs d’épaves, en surent-ils plus long ? Cela parut croyable aux officiers qui firent l’enquête. Mais, faute de preuves, ceux-ci durent terminer leur procès-verbal par les mots suivants :

« Le 1er octobre 184…, un navire de commerce dont la nationalité reste encore inconnue s’est perdu corps et biens sur les rochers environnant le cap vulgairement appelé Nez-de-Jobourg. Les corps, au nombre de treize, retrouvés sur la plage dépendante de la commune de Biville, ont été inhumés dans le cimetière de cette commune. Les cadavres, dépouillés de leurs vêtements et horriblement mutilés, n’ont fourni aucune indication quant au lieu de naissance des naufragés et au nom du port d’attache de ce bâtiment. Le lendemain matin 2 octobre, une embarcation arriva pour se briser sur une plage voisine, celle de Siouville. Appartenait-elle au navire