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L’ÉPAVE MYSTÉRIEUSE

— Pour moi, reprit Harry, j’espère que les parents d’adoption de ma chère Marine me considéreront comme leur troisième fils et aussi que M.  Le Toullec ne refusera pas une place à notre foyer, et de la manière qui lui agréera le mieux. Chez nous, Marius, Mademoiselle et Pluton auront toujours leur droit de cité.

— Et Stop ? s’écria Paul.

— Stop et vous resterez les enfants gâtés de tous, » répliqua lord Keith en riant.

Les nuages étaient dissipés. On pouvait songer au lendemain et à l’époque du mariage sans arrière-pensée triste. Ensuite s’adressant à M. de Résort, Harry ajouta :

« Quant aux droits de ma fiancée à un nom qu’elle quitterait en devenant ma femme, je suis de votre avis, amiral, et ne voudrais point exposer lady Keith à des procès ou à des discussions afin de prouver une chose qui cependant me paraît certaine d’après le papier découvert sur le corps de Thomy. D’ailleurs Juana d’Alméira désire s’appeler Marine comme par le passé.

— Oui, continua la jeune fille en passant un bras autour du cou de Mme de Résort, oui, ma mère bien-aimée, avec le nom de mon mari je n’en veux point d’autre, car vous avez nommé Marine l’enfant sauvée par vous, comblée par mon père, chérie par mes frères.

« N’ai-je pas raison de tenir à ce nom-là, commandant Le Toullec ?

— Ah ! oui, petite fée, vous avez toujours raison, mille millions de cent mille… Ah ! mon Dieu, mes amis, ne me corrigeai-je donc jamais ? »