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M. d’Almeira se redressa.


CHAPITRE XVIII

Où le voile se lève sur le passé de Marine.


Aussitôt la Coquette mouillée devant Rio, le vaguemestre fut envoyé à terre, et deux heures après il revenait avec lettres et journaux.

Ferdinand eut sa part de ce bienheureux courrier, et aussitôt sa physionomie exprima la surprise et la joie.

« Ah ! oh ! non, impossible ! » disait-il d’abord ; et puis : « Mais oui, quelle joie ! c’est comme un rêve ! » La lecture terminée, il se précipita hors du poste, et, non sans avoir bousculé les hommes rencontrés au passage, il arriva au carré, où les officiers déjeunaient.

« Bonjour, messieurs, savez-vous où est le lieutenant ?

— Mais oui, répondit le docteur, oui, Résort, nous le savons ; l’auriez-vous oublié ? Langelle est dans sa chambre, aux arrêts qu’il s’obstine à garder, et cela malgré cette chaleur par trop… icale.

— À l’amende ! crièrent les officiers, à l’amende cet insupportable docteur, cinquante centimes pour chaque mauvais jeu de mots.

— Mais celui-ci n’était pas si mauvais, » répondit son auteur, qui donna en riant la petite somme récemment décrétée pour tous les calembours que n’approuvaient pas les camarades.

En apercevant Ferdinand : « Qu’est-ce donc, Résort ? s’écria Langelle ; rien de fâcheux, j’espère ? Vous semblez bouleversé.