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À LA HACHE

Albert, à mi-chemin entre les lacs Clair et Croche.

Les commis en ont pour leur argent lors de ces départs. Il faut organiser cuisines, vivres et accoutrements, le plus tôt possible. Des chefs cuisiniers, rudes comme leurs chaudrons, surveillent le travail et demandent toujours de la vaisselle neuve. Il faut si peu pour satisfaire les grands enfants…

— Charley O’Neil, Irlandais plus maigre que le bâton de saint Patrice, rappelle sans doute les sanguinaires d’Irlande et s’écrie :

— Trois couteaux à viande !…

Le Noir à Dupuis, passé maître dans l’art de cuisiner du moonshine avec de l’avoine, des pruneaux et une galette de levain, réplique :

— T’as envie de faire boucherie, sacré gué !…

— C’est mon affaire à moé… Les hommes aiment les beefsteaks, et moé plaire à les hommes…

O’Neil travaille pour Boischer depuis six ans. Les merveilleuses tasses de thé noir à l’anglaise offertes aux visiteurs, au cours des pluies de mai, sous la tente ! Ou encore, dans son chantier en bois neuf, entre deux giboulées, pendant le mesurage du bois, fin décembre.

Assiettes, soucoupes en ferblanc, gobelets,