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L’ÎLE VALADE

primitifs. La silhouette de la jeune fille se dessine en une ombre chinoise merveilleuse. Je regarde ailleurs.

Le poêle ancien se colle au mur. Des bouilloires en fer y chantent le refrain des ragoûts. À côté, une pompe à bras, avec « chaudière » accrochée sur un rondin entré dans la muraille. Une tasse de ferblanc flotte sur l’eau chargée d’ombre.

Un buffet ouvert montre les dents, en papier rose, de ses tablettes. La vaisselle en grès s’y entasse, jetant dans la pièce des rondeurs blanches.

Le rouet, à l’honneur, occupe l’embrasure d’une fenêtre. Un brin de laine attend les doigts fidèles. La lumière extérieure se colle amoureusement à cette fibre de vie. Elle y dépose la chaleur, sa pure essence, car bientôt, frôlant de ses mailles des corps sains, la laine du pays réchauffera davantage un sang vif, lourd d’immortalité.

Sur une corniche, deux lampes attendent la nuit. Petits ventres, bombés d’huile, avec ceintures en métal. Globes frottés, miroirs éphémères. reflétant les aquarelles de cet intérieur paisible.

À côté du lit des vieux, un Enfant Jésus en