Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
LA MESSE DE MINUIT

villages, montant drus vers le ciel en témoignage de la piété naïve d’un peuple jeune.

La clochette, une capucine figée, fournie par le missionnaire, tousse le Sanctus.

Minute inoubliable dans une vie !

Vous les grands… vous les riches… qui, dans la basilique parfumée, penchez davantage vos têtes pour mieux voir la toilette de votre voisine au manteau échancré de loutre ou d’astrakan, regardez aussi les fronts d’acier des humbles du lac Clair !…

Un parfum de violette, une effluve d’œillet ne viennent pas s’offrir, provocants, à leurs narines… Oh !… non…

Mais, sous toute la pesanteur du Dieu qui les écrase de ses secondes éternelles, ils songent à l’épouse, aux fils déjà nés, à ceux que l’impérieux devoir national fera naître encore.

Et demandez-vous si, du haut de son Ciel, le Christ n’a pas déjà fait un choix…

— « Les anges dans nos campagnes… »

Joseph Laurence peut chanter. L’équarrisseur dévore la crèche de tout son cœur, de toute sa vie :

— « Laissons là tout le troupeau,

« Qu’il erre à l’aventure,

« Que sans nous sur l’coteau

« Y charche sa PARUUUU….RE…