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À LA HACHE

fait de même. Rien comme l’exemple. Surtout quand il vient de… « Pitoune ».

Je suis les premiers chevaux, amusé. Ils vont. Des lièvres antédiluviens ouvrent leur voie. À certains moments, je les perds de vue. Seules les oreilles agitent leurs infimes drapeaux. Après un repos de quelques minutes, Bazinet tonne :

— « Gat… up… you !… »

Un bond vif, allongé, vers le ciel. La conquête blanche se continue.

Derrière nous, « Nellie » et « Danny » ne s’en font pas, connaissant l’avantage de suivre les sentiers battus. Les deux bêtes se poussent de l’épaule, à la vue de leurs cousins malheureux, perdus dans le « No man’s Land »…

Il ne faut jamais rire du malheur d’autrui. Après deux milles de ce manège, Ferdinand fait un signe. « Bougon » tire à gauche. Ses braves bêtes comprennent. Elles sont déjà dans un bosquet proche, où les sapins épais ont empêché le sol de se trop couvrir.

Puis, dans le large ruban immaculé qui coupe en deux les collines, « Nellie » et « Danny » s’engouffrent. Quelle ironie au passage, dans les hen… hen… hennissements des bêtes au repos, mais prêtes à recommencer l’attaque au premier appel.