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VII

SCÈNES D’HIVER


La tempête fait rage.

En ce jour raccourci de décembre, la lumière a peur. La nuit s’essaie follement à triompher définitivement des aubes et des crépuscules. Serait-elle fière ?

Et son effort d’union est plus désespéré que jamais.

Mais elle a beau s’étirer comme une tigresse amoureuse, madame Créole devra retourner à ses étoiles.

Il est huit heures du matin. Les lampes lèchent le jour sans relâche, comme pour l’éveiller. Les équipes se préparent à partir pour le bois. J’entends leurs refrains. Ils m’arrivent chauds, au milieu de la giboulée épaisse.

Les chevaux sont plus que fous. La joie leur fait lever le cul, aux bourrasques trop subites. Ils se regardent. Dans leurs yeux sphériques, la neige apparaît comme une toison neuve. « Pitoune » et « Nellie » sont les plus anxieuses. Si