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III

LA VIE AU CAMP


Marchant seul vers le campement Boisvert, où je dois demeurer une semaine, je me grise d’air rose, de beauté dansante.

Ces montagnes tachées d’érablières en damiers ; ces vallons pesants de conifères tassés, aux dômes assouplis par les décades, sont merveilleux.

Plus merveilleux encore est le livre qui s’ouvre, au moment où la route me jette à la face, soudain, le panorama du lac Boisvert. Un rond trop opalin accapare tout le ciel. Les rives, des falaises de 800 pieds, laissant croître droit leurs arbres, ironiquement. On ne sait plus si les couleurs fauves de l’amphithéâtre fusent vers l’azur ou, trop lourdes, retombent dans l’eau, épaisses d’ombre.

Arrivés d’hier soir, les hommes de Ferdinand Boisvert réparent leurs quartiers. Le bureau, plus petit, est temporairement transformé