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vii

la situation politique unionnelle du moment


En rompant ainsi brusquement les négociations, le ministère Boström a laissé échapper une occasion unique de faire vivre les deux peuples en bonne intelligence. Dans l’histoire de l’Union de ces derniers temps, il n’a certainement jamais existé en Norvège une aussi bonne volonté de s’accorder avec l’autre peuple et d’essayer d’éliminer les différends subsistant encore ; jamais on n’a cru aussi fermement la chose possible.

Le motif qui entraîna la rupture de l’entente et qui fit que tout ce qui avait été construit fut anéanti, n’est pas connu par nous d’une façon bien précise ; mais il y a une chose dont nous nous croyons sûrs, c’est qu’on n’avait pas prévu en Suède que cette manière d’agir du gouvernement pût produire un tel effet en Norvège.

On s’est certainement dit que les Norvégiens, divisés en partis, ne s’entendent pas, que c’est un peuple patient qui, depuis longtemps déjà, s’est résigné aux empiétements de la Suède, et qui prendra bien aussi son parti de cette offense, quitte peut-être à faire un peu de bruit.